Bien qu’il existe de nombreuses offres d’emploi actives, certaines professions qui recrutent énormément, connaissent pourtant une pénurie de main d’oeuvre dans leur milieu. Comment expliquer ce phénomène ? Focus sur les métiers en tension dans le Grand-Est. 

[Sources et données : Insee.fr] 

Quelques chiffres clés

– En 2019, on comptait plus de 925 300 postes dans les métiers en forte tension. C’est-à-dire qu’il existe 925 300 postes pour lesquels les employeurs n’arrivent pas à trouver du personnel. 

– Le grand est la 4ème région où l’on connaît le plus de difficulté dans le recrutement. 
Juste derrière le Pays de la Loire, la Bretagne et l’Auvergne-Rhône-Alpes

– Les domaines les plus touchés sont : l’industrie et le bâtiment, les conducteurs de véhicules, les professions du soin et de la santé. 

Quelles conséquences ?

Puisque les entreprises constatent des pénuries dans certains secteurs, certaines sont prêtes à proposer directement des contrats stables à tous les nouveaux salariés des métiers qui connaissent une tension. 

Un choix qui s’explique pour la raison évidente qui est de garder un salarié et ne pas prendre le risque qu’il aille ailleurs. Bien qu’il soit libre de démissionner. 
De plus, c’est également un atout de poids pour se distinguer des autres entreprises et attirer toujours plus de candidats.

Mais...

Malheureusement il y a un “mais”. 

Bien que les métiers en tension proposent désormais bien plus de recrutements avec des contrats stables, on constate que les métiers peuvent avoir un peu de mal concernant les hausses de salaire. Cependant, les entreprises étant confrontées à des pénuries de plus en plus sévères, le dialogue concernant la rémunération reste ouvert. 

Prise en étau avec la hausse des matières premières et charges, la marge de manoeuvre est certes limitée mais a tout de même le mérite d’exister et de ne pas être enterrée d’office. 

Quelles solutions ?

Le Conseil Economique, social et environnemental (CESE) a décidé de se pencher sur la question et de réfléchir à des pistes d’amélioration potentielles. 

Les représentants ont publié un avis comprenant 20 mesures. Voici la liste des principales préconisations étudiées. 

(Cliquer sur les titres ci-dessous afin d’obtenir une description plus détaillée)

Source : Synthèse d’avis du CESE de JANVIER 2022 – “Réduire les tensions sur le marché du travail” 

Donner un rôle clef aux branches pour aider à développer l’attractivité de certains métiers. Notamment en négociant et en mutualisant les avantages entre diverses branches mais aussi en exonérant fiscalement et socialement les avantages collectifs accordés. 

Développer l’offre d’accueil des jeunes enfants en mettant à disposition un service de crèche pour répondre aux besoins des parents travaillant à des horaires atypiques. 

Mais également renforcer les dispositifs permettant de réduire les dépenses engagés par les parents concernant la mise en place de service de garde pour leurs enfants. 

Enfin, accompagner les salariés dans la mobilité résidentielle et favoriser la proximité du lieu de vie au lieu de travail. 

Mieux accompagner les jeunes dans leurs choix d’orientation. Les guider vers des filières où les besoins de recrutement son forts mais aussi en développant le <<Parcours Avenir>> qui vise à donner une information plus complète et objective sur les métiers et filières disponibles dès le collège.

Agir sur la représentation des métiers en incitant les filières à développer des plans d’actions pour remédier à certains déséquilibres dont celui du genre. 

Mieux intégrer les primo-arrivants et populations immigrées dans l’emploi et la reconnaissance de leurs qualifications acquises tout en développant des branches inclusives et responsables avec les entreprises. 

Renforcement de la prospective des métiers et des qualifications en associant tous les acteurs concernés au niveau national afin de dégager des orientations stratégiques des trajectoires professionnelles. Le but étant d’encourager et de promouvoir à la formation des métiers de demain et accompagner les gens dans leurs reconversions. 

Affinage de l’appareil statistique pour mieux identifier les besoins des secteurs. 

Soutenir financièrement les groupements d’employeurs dans leur phase de création et apporter une solution concrète aux tensions de recrutement pour les petites structures n’ayant pas la possibilité de bénéficier de moyens financiers importants ou ressources humaines. 

Développer les expériences territoriales pour l’emploi et l’activité tout en gardant un contexte de transition écologique au travers d’une mise à disposition de fonds départementaux pour les structures engagées localement dans l’insertion dans les métiers de la transition écologique. 

Coordonner l’offre de conseil RH à destination des TPE et PME